Le Livre de Vele
PRESENTATION :
Le « Livre de Veles » est un manuscrit qui traite de la méconnue
antiquité est-européenne, il compile plusieurs récit,
et fut transcrit autour de 875 après la mort du christ. Les auteurs de
cet ouvrage furent des Russes Païens, plus connus sous le nom de Ruthènes,
ils vivaient dans la région de l’actuelle Ukraine.
Plusieurs scribes semblent avoir participé à cette œuvre,
le manuscrit parle de sujets divers et variés : Quelque peu similaire
à l'Ancien Testament, il contient des passages mêlés d'histoire
et entrecoupées de morales religieuses. Il est écrit dans une
variante de l'alphabet cyrillique, et dans pas moins de trois dialectes différents.
Les tailles et les formes des lettres sont différentes, suggérant
plusieurs auteurs. Ce livre est devenu un texte de référence pour
nombre de Néo-Païens Slaves, qui le considèrent comme un
texte sacré.
Le langage Indo-Européens à un mot commun pour désigner l’écriture : l’anglais « book », l’allemand « buch » ( il faut savoir que les runes germaniques étaient à l’origine gravées sur des planches de hêtre), la lettre russe « bukhva » est aussi reliée étymologiquement au hêtre. Le « Livre de Veles » est le premier texte trouvé sur un tel support. Il vient donc confirmer l’hypothèse que certains textes étaient écrits sur des planches de bois.
En 988 le prince régent de l’Empire Ruthène Vladimir (Volodymyr), accepta la chrétienté byzantine comme seule religion d’Etat. Le « Livre de Veles » échappa à la destruction totale des écrits païens qui s’ensuivit. Après cette conversion des mœurs et des esprits, cet ouvrage a probablement été apporté dans la ville de Novgorod, dans le nord de l’Ukraine, où le paganisme tenait encore tête. Certains ont même émis l’hypothèse que se seraient les prêtres de Novgorod qui l’auraient écrit au IXè siècle.
En ces périodes
troubles du Moyen-Age, le déclin de l’Empire Ruthène fut
proportionnel à la croissance de la région de Moscovie, une province
mineure du territoire du Nord. Les Tsars de Moscovie devinrent, alors, consécutivement
les héritiers du défunt empire chrétien byzantin au XV
ème siècle. Mais l’éducation était strictement
limitée aux hommes d’Etat et aux prêtres. Ce n’est
qu’au XVIIIème siècle, quand Pierre le Grand décida
d’ouvrir la voie de la communication culturelle, répandant ainsi
l’éducation parmi son peuple, que l’antiquité de l’Europe
de l’Est émergea de l’obscurité.
En effet les universités nouvellement créées furent pourvues
d’enseignants venant principalement d’Allemagne. C’est à
cette époque que l’empire grandissant de Moscovie, prit le nom
de Russie.
Habituellement les manuscrits furent retranscris dans les monastères. L’un de ces manuscrits le plus célèbre « La saga du peuple d’Ihor » (cf dossier), fut l’objet de plus d’un siècle de disputes, pour finalement être admis comme étant un document original du XIIème siècle.
Le « Livre de Veles » a lui aussi son nombre de délateurs, les milieux scientifiques ont des opinions divergentes quant à l'authenticité de ce Livre.
Ce fut donc,
en 1919, que le “Livre de Veles” apparut sur le devant de la scène.
Il fut trouvé par le colonel A. Izenbeck, dans une librairie abandonnée,
dans un petit manoir. Etant un scientifique émérite le colonel
rompu aux expéditions archéologiques en Asie, reconnut immédiatement
la nature historique de sa découverte. Il collecta les planches de bois
disséminées un peu partout à l’étage et les
garda auprès de lui. Il ne parla de sa découverte que bien des
années plus tard.
Izenbeck ne put donner la localisation exacte du lieu, ni l’identité
du manoir, dans lequel il avait trouvé les planches, il semblerait que
ce soit quelque part près de Kursk dans le domaine des Princes Kurakins
non loin de Kharlov.
En effet, l’unité d’artillerie auquel il appartenait, faisait
partie d’une expédition militaire Tsariste menée en territoire
dominé par les communistes. L’Unité se déplaçait
quotidiennement, suivant le kaléidoscope des batailles. Le Manoir fut
rasé et brûlé, ces habitants étaient partis fuyant
pour le salut de leurs vies ou peut-être tués par des pillards.
Leur identité restera à jamais inconnu.
En 1926, après la victoire des communistes, Izenbeck se réfugia en Belgique. Il vécut à Bruxelles et travailla dans une fabrique de couverture orientale. Les planches du manuscrit étaient devenues un lointain souvenir de guerre, reposant dans une vieille sacoche poussiéreuse. Izenbeck connaissait bien sûr l’importance de sa découverte, mais ne fit rien pour comprendre l’exacte nature du Manuscrit. De plus l’inintelligibilité de l’ouvrage défiait toute interprétation logique.
Il montra cependant ces planches à l’un de ses amis, le professeur Yu. P. Miroliubov, passionné par le folklore slave. Miroliubov passa 15 ans à déchiffrer le « Livre de Veles », petit à petit le mystérieux alphabet et le support original devinrent familier aux yeux du professeur. Seulement quelques mots occasionnels pouvaient être séparés de l’ensemble, qui restait en grande partie incompréhensible. Il faut dire que le style d’écriture gravée sur les planches de bois était différent des autres manuscrits que l’on a pu découvrir en Europe de l’Est. Cet ancien langage slave n’était pas similaire a celui pratiqué par la vieille Eglise slovaque, introduit par la chrétienté byzantine, dans l’empire Ruthène.
Travaillant
patiemment et lentement, Miroliubov, passa nombre d’années à
déchiffrer cet alphabet, découpant les lignes scripturales en
des mots individuels. Finalement, il ne put communiquer ses travaux, qu’une
fois la plus grande partie du manuscrit traduite en russe moderne.
C’est à cette époque que la 2 éme guerre mondiale
débuta, interrompant ainsi ses travaux.
Izenbeck mourut en 1941, durant la guerre. Sous le joug de l’occupation allemande en Belgique, les planches disparurent. Certains émettent l’hypothèse que les Allemands se sont accaparés les Planches pour les portées dans leurs Archives (Anneherbe). Après quoi en 1945, elles furent déplacées en Angleterre, où elles reposeraient, encore aujourd'hui, dans un entrepôt près d'Aldershot ou Crookham. D'autres, encore pensent que les planches auraient été tout simplement brûlées...
Izenbeck
n’avait pas autorisé Miroliubov à posséder les originaux
des planches. Le colonel traitait ses planches avec une grande attention, il
ne permettait à personne de les sortir hors de sa demeure, et refusa
une suggestion du professeur de les emporté pour une étude plus
approfondie; Cette attitude conduisit certaines personnes à suspecter
que ces planches n'étaient que pure fable, une blague de mauvais goût,
destiné à attirer une foule de petites gens à l'esprit
obtus et étroit aisément impressionnable par la quête d'une
ancienne sagesse...
Miroliubov n’avait pu faire que quelques photographies et que quelques
copies à la main. Malheureusement il n’eut pas le temps de copier
la totalité des planches originelles.
Le livre
de Veles fut finalement présenté au public de 1954 à 1959
à travers une petite revue de San Francisco : Zhar Ptitsa (L’oiseau
de Feu) dirigé par une communauté de réfugiés Russe.
En effet Miroliubov avait vu une brève notice à propos du manuscrit,
dans ce magazine littéraire.
L’auteur A.A. Kuur demandait si quelqu’un avait de quelconques informations
à propos de cet ancien manuscrit, réputé comme étant
une œuvre majeure du paganisme Ruthène. Miroliubov lui répondit
par une longue lettre lui expliquant qu’il était effectivement
l’auteur de ces recherches et lui fournit quelques détails descriptifs,
afin d’appuyer ses dires.
Kuur fut
naturellement intéressé pour étudier le manuscrit et invita
Miroliubov à venir à San Fransisco.
Tout deux commencèrent donc a publié les travaux de Miroliubov
dans la revue suscité.
Cependant la faible diffusion de ce magazine, et, de surcroît, écrit
principalement en Russe, n’aida pas à promouvoir le manuscrit.
De ce fait Le « Livre de Veles » resta en grande partie inconnu
même pour les spécialistes de l’histoire Est-Européenne.
Après la mort de Miroliubov , ses notes ainsi que ses photographies devinrent la propriété de Kuur qui les cacha pour leur sécurité. Les chercheurs intéressés par un tel sujet d’étude pouvaient uniquement consulter les textes publiés dans la revue.
La 1ère étude détaillée du « Livre de Veles » semble avoir été faite par le professeur Paramonov, il
publia bon nombre de livre, présentant, au fur et à mesure, l’avancé
de ses travaux. De ces livres aucun étaient en anglais, trois de ces
livres furent publiés en russe et un en ukrainien. Ces livres sont une
grande source de connaissances sur le passé historique de l’Europe
de l’Est.
Les études initiales du « Livre de Veles » ont pu établir que le récit couvrait une zone géographique portant principalement sur l’Ukraine et le sud de la Russie (Moscovie).
Le 1er ukrainien
à avoir obtenu une copie fut Mr Skrypnyk, propriétaire d’une
petite maison d’édition à la Hague en Hollande. Il a obtenu
une copie des travaux de Miroliubov et Kuur en 1967. Afin de traduire les textes
en ukrainien moderne, il prit contact avec A. Karpych en Angleterre et ils terminèrent,
la traduction en 1968. La version finale apparu sous le format d’un petit
livret intitulé « Veles Knyga » ( Le livre de Veles).
En 1969 ce livret fut publié dans les colonnes de 2 journaux de la communauté
ukrainienne Nord- américains : le Kanadiyski Farmer (le Fermier canadien)
et le Vil’nyi Suit (le monde libre) son homologue aux Etats-Unis.
Ces deux journaux ont présnté le « Livre de Veles »
en une série dans la section littéraire, publiant a la fois la
version originale et sa traduction en ukrainien moderne.
La totalité du livre de Veles fut édité à l’occasion
de l’édition annuelle du Kanadiyski Farmer, l’almanach de
la communauté ethnique ukrainienne. C’est ainsi que le «
Livre de Veles » put toucher un plus large public.
Cependant son histoire inhabituelle, lui confère plutôt un sujet
de controverse. Pour exemple, un livre publié en Russie soviétique,
fit une brève mention de ce manuscrit, datant sa conception autour du
XIXème siècle, aucune preuve ne fut étayée pour
développer cette théorie, et le contenu de ce manuscrit ne fut
jamais montré au public russe.
Les milieux scientifiques ont des opinions divergentes quant à l'authenticité de ce livre. Et naturellement, depuis que les planches ont disparues, la réponse a cette question n'a probablement jamais pu être donné. Les délateurs se basent sur le fait qu'il y a une utilisation contradictoire de lettres et de mots, cependant ils n'ont pas tenu compte que de telles erreurs pourraient être le fruit de la retranscription des textes. Ceux qui considèrent cet ouvrage comme authentique précisent que seul un génie, aussi bien sur le plan linguistique qu’historique, aurait pu faire une contrefaçon d'une telle authenticité. Ce que Miroliubov n'était pas, et Izenbek encore moins, un autre point qu'ils soulignent est, qu'il n'y avait aucun gain pour eux a forgé ce livre. L’intérêt du « Livre de Veles », comme étant un document historique majeur, à été largement entravé par son absence de traduction en anglais.
« Son contenu nous montre une des plus fortes preuves persuasives de l’authentification
de la chronique pré-Chrétienne. Sa caractéristique, principale,
est constante et lui appartient toujours dans une même et indéracinable
tonalité englobant le peuples des Rus, qui n’a jamais, dans aucunes
circonstances étés subordonnés à l’autorité
d’autres peuples – à savoir les « conquérants
», ceux qui les ont envahis. Dans cette chronique, il est écrit
: « Les Rus’ n’ont jamais été et ne seront jamais
leurs esclaves… »
Stephan Islyashevskiy. Russia is prehistoric (1974)
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