Genêt des teinturiers
Localisation géographique
Le genêt des teinturiers est présent dans toute l'Europe, excepté l'extrême nord et quelques îles.
Utilisation historique
On a retrouvé des vestiges de feuilles et de fleurs de genêt sur le site archéologique de York (IXè-XIè siècle). "Le genêt des teinturiers a été très utilisé en Angleterre où, dès le Moyen Âge, il était, en association avec le bleu de pastel, la source d'un vert très estimé, le "vert de Kendal", du nom d'une petite ville du nord-ouest" (Dominique Cardon, le monde des teintures naturelles, Belin, p. 153).
Parties de la plante utilisées
On utilise les fleurs.
Procédé(s) de teinture
Pour notre expérimentation, nous avons utilisé de l'extrait de genêt dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué dans de l'eau tiède.
Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
Résultats obtenus
On obtient un joli jaune vif très lumineux. Il y a peu de différences entre les PH. Le bain alcalin donne des tons un tout petit peu plus clairs.
Le sulfate de fer présente peu d'intérêt car il grise beaucoup les jaunes. Le sulfate de cuivre les éclaircit en les verdissant ce qui est assez joli.
Légende des images (en gras, les nuances intéressantes) |
Mordançage à l'alun |
Mordançage alun et sulfate de fer |
Mordançage alun et sulfate de cuivre |
Teinture en bain acide |
175 |
176 |
177 |
Teinture en bain neutre |
178 |
179 |
180 |
Teinture en bain alcalin |
181 |
182 |
183 |
Mélanges effectués
Garance sur pied de genêt
Nous avons utilisé de l'extrait de genêt dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué
dans de l'eau tiède. Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
Ensuite, pour le bain de garance, nous avons fait macérer les racines de garance broyées en
petits morceaux (même poids que celui de la fibre à teindre) dans un
bain alcalin pendant trois jours. Le bain a
ensuite été porté et maintenu à ébullition pendant deux heures et demi
avant d'être filtré.
Puis lors de la teinture elle-même, il a été maintenu une heure à 60°C.
Les couleurs sont toutes plus vives et lumineuses que celles des
mélanges avec un pied de garance puis un bain de jaune (gaude ou
nerprun). Il semble donc préférable de procéder dans ce sens.
Les bains acides et basiques donnent des échantillons plus colorés que
le bain neutre. Le sulfate de fer verdit les couleurs alors que le
cuivre les éclaircit.
Genêt sur pied de pastel
Nous avons d'abord teint les échantillons dans une cuve de pastel (à
l'hydrosulfite). Le pastel a été dosé à 5% du poids de la fibre à
teindre, pour l'échantillon 312, et à 1% pour le 317.
Ensuite, les échantillons ont été plongés dans un bain de genêt neutre (genêt en
extrait dosé à 5% du poids de la fibre à teindre) additionné d'alun.
Le résultat n'est pas un vert réussi comme avec le mélange inverse (pastel sur pied de genêt). On obtient des tons beaucoup plus bleus. Le pastel prévaut et on ne perçoit presque plus le jaune. A faible concentration de pastel, on obtient un bleu/gris sans intérêt. Pour les verts, il vaut donc mieux procéder en sens inverse.
Légende des images (en gras, les nuances intéressantes) |
Pastel fortement dosé (5%) |
Pastel peu dosé (1%) |
312 |
317 |
Pastel sur pied de genêt
Nous avons utilisé de l'extrait de genêt dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué
dans de l'eau tiède. Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
Ensuite, les échantillons ont été plongés dans une cuve de pastel à 5%.
On obtient de jolis verts en bain d'alun, lumineux surtout sur la soie.
Les bains alcalins donnent des tons plus foncés.
Le sulfate de fer n'apporte rien de particulier, il ternit les verts qui tirent vers des gris bleus peu intéressants. Même constat avec le sulfate de cuivre.
Les bains d'alun au genêt nous permettent au final d'obtenir les meilleurs résultats de vert, comparés aux mélanges identiques à la gaude et au nerprun qui sont moins lumineux.