Trois garçons maréchaux

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C'étaient trois garçons maréchaux
A quatorze ans, portant les armes

Et le plus jeune est revenu
Sa très chère mère ne le connaît plus

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Le premier soir qu'il arriva
Il s'en va tout droit chez sa tante

"Ô ma tante, ne dites rien
Voir si ma mère me connaîtra bien"

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"Bonsoir l'hôtesse de céans
N'avez-vous pas de draps à vendre ?

- Oh oui, Monsieur, nous vous en avons !
Quelle qualité vous en vendrons ?

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- Bonsoir l'hôtesse de céans
N'avez-vous pas de vin à vendre ?

- Oh si, Monsieur, nous vous en avons !
Quelle qualité vous en vendrons ?

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- Bonsoir l'hôtesse de céans
Logez-vous moi et ma valise ?

- Oh oui, Monsieur, nous vous logeons !
Sous l' pied du lit, nous la mettrons

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Et quand il vint sur le minuit
V'là l'hôtesse qu'appelle sa servante

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- Oh, Jeanneton, lève-toi donc !
Que je l' tuions ce riche marchand !

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Et quand il vint le matin jour
Que sa tante y va pour le voir

- Où est-il donc, ce riche marchand
Qu'était hier au soir céans ?

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Et la servante lui répond
Mais d'une air sereine et prudente

- Il doit être maintenant bien à loin
S'il a continué son chemin...

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La tante n'a pas cru cela
Dedans la chambre elle est montée

A reviré les blancs linceuls
A vu le sang de son neveu
- Tu as tué ton cher enfant
Qui est revenu du régiment !

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- Ah ! si j'ai tué mon enfant
Ici de suite qu'on me tue !

- Si j'ai tué mon cher enfant
Que l'on me pende promptement