O Magali
Traditionnel - Drôme
En provençal
-Magali, ma tant amado, mete la testo au fenestroun !
Escouto un pau aquesto aubado de tambourin e de viouloun
Es plen d'estello, aperamunt l'auro est toumbado
Mai lis estello paliran quan te veiran !
-Pas mai que dou murmur di broundo de toun aubado ieu fau cas
Mai ieu m'envau dins la mar bloundo me faire anguielo de roucas
-O Magali ! se tu te fas lou peis de l'oundo
Ieu, lou pescaire me farai, te pescarai
-Oh ! Mai, se tu te fas pescaire, ti vertoulet quand jitaras
Ieu me farai l'auceu voulaire, m'envoularai dins la campas
-O Magali ! se tu te fas l'auceu de l'aire,
Ieu lou cassaire me farai, te cassarai
En français
-O Magali, ma tant aimable, à ta fenêtre parais donc
Prête l'oreille à cette aubade de tambourins et de violons
Le ciel est plein d'étoiles d'or, l'air est si calme
Mais les étoiles pâliront quand te verront
-Pas plus que du vent dans les branches, de ton aubade n'ai souci
Et je vais dans les vagues blanches, me faire anguille en un rocher.
-O Magali, si tu te fais poisson de l'onde
Pêcheur alors je me ferai, te pêcherai
-Si tu prétends ainsi me suivre, quand jetteras ligne ou filet
Je me ferai oiseau rapide, et par les champs m'envolerai
-O Magali si tu te fais oiseau sauvage
Chasseur à mon tour deviendrai, te chasserai
-Aux oiselets si tu viens mettre traîtreusement piège ou lacet
Je deviendrai l'humble fleurette et dans les prés me cacherai
-O Magali, si tu te fais fleur de prairie
Moi, ruisselet, je me ferai, t'arroserai
-Si tu deviens ruisseau limpide, léger nuage me ferai
Et pour te fuir ainsi rapide aux Amériques m'en irai
-O Magali, si tu t'en vas sur les nuées
Le vent de mer je me ferai, te porterai
-Si par les mers ainsi m'enlaces, ailleurs encore m'échapperai
Du grand soleil qui fond la glace, un rayon d'or je deviendrai
-O Magali, si tu te fais l'ardente flamme
Moi brume épaisse deviendrai te voilerai
-Il faudra donc enfin te plaire, je sens bien que tu m'aimes trop
Voici mon annelet de verre, en souvenir beau jouvenceau
-Quel bien tu fais à ton ami, mais à ta vue
Comme les astres ont pâli, o Magali