La complainte de Mandrin
Cette version de la complainte de Mandrin est chanté sur un timbre tiré d’un opéra de Rameau (Hippolyte et Aricie) de 1733. Les paroles sont assez proche de d’autres chansons de brigands de la fin du XVIème siècle.
Z’étions rassemblés trente
Trente brigands ensemble,
Tous habillés de blanc
A la mode des… vous m'entendez,
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un… vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé.
J'entrai dedans sa chambre,
Mon Dieu, qu'elle était grande,
Il y avait mille écus,
Je mis la main… vous m'entendez,
Il y avais mille écus,
Je mis la main dessus.
J'entrai dedans une autre
Mon Dieu, qu'elle était haute,
Tant robes que manteaux
J'en chargeai quatre… vous m'entendez,
Tant robes que manteaux
J'en chargeai quatre chariots.
Je les portais à vendre
A la foire de Hollande
Les vendis bon marché
Ils m'avaient rien… vous m'entendez,
J'les vendis bon marché
Ils m'avaient rien coûté.
Ces messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt… vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre,
Dieu,qu’c'est dur à entendre !
A pendre et étrangler
Sur la place du… vous m'entendez,
A pendre et étrangler
Sur la place du marché.
Monté sur la potence
Je regarde la France
J’y vois mes compagnons
A l'ombre d'un… vous m'entendez,
J’y vois mes compagnons
A l'ombre d'un buisson.
Compagnon de misère
Va donc dire à ma mère
Qu'elle ne m’attende plus
J'suis un enfant… vous m'entendez,
Qu'elle ne m’attende plus
J'suis un enfant perdu.